Les voici, les fondatrices du Carrefour des solidarités, Marie-Odile Hinard et Marie Yvonne Guyon.
En 1994, elles projettent la création d’un centre d’accueil pour les jeunes de Limours issus de familles modestes qui ne peuvent partir en vacances. Entreprise qui s’avère vite beaucoup plus complexe qu’imaginée au départ.
Leur dynamisme fait reconvertir leur projet. En 1997, grâce à la mise à disposition par la commune de Limours d’une ancienne forge au 1 rue d’Arpajon, ce sont une modeste épicerie sociale et un vestiaire qui s’ouvrent. L’aide à quelques familles en difficultés débute. L’équipe, à laquelle sont venues prêter main forte Odile Dumareau, Nicole Réveillard et Marithé Jouniaux, se structure, définit les règles de fonctionnement.
En parallèle, de multiples manifestations sont organisées : concerts, marchés de Noël etc. Les fonds disponibles s’accroissent. Le service rendu se développe ; les locaux ont besoin d’être aménagés. Hélas ils sont trop vieux !
Emerge le concept d’une nouvelle construction. Nos battantes démarchent alors élus de la Communauté de Communes du Pays de Limours, en tout premier lieu son président d’alors Christian Schoettl, pour imaginer ce qu’est aujourd’hui le Carrefour des Solidarités. La CCPL accueillera la construction sur un terrain mis à disposition par la commune de Limours. Simultanément, c’est la recherche inlassable du financement ; au final toutes les communes de la CCPL apportent leur participation ainsi que 4 autres communes : Marcoussis, Breuillet, La Ville du Bois, Nozay. Le Conseil Général de l’Essonne et la Caisse d’allocations Familiales apportent l’essentiel du financement (80%), la Région IIe de France, les dotations parlementaires complètent.
Installé depuis 2006 dans ses nouveaux locaux, le Carrefour des Solidarités rend chaque année de plus en plus de services. En 2013 ce sont 428 familles venant de 25 communes qui emportent chacune en moyenne sur l’année 700 € de denrées dont elles ne payent que 10%. Le service « braderie » leur propose à tout petit prix des vêtements, du petit équipement, des meubles,reçus de donateurs.
Plus encore, c’est un réconfort moral qu’elles viennent chercher. Le premier accueil, un entretien en tête à tête, est un moment poignant ; des misères insoupçonnées s’y révèlent (le chômage, l’égoïsme, la cupidité font des ravages). Des appuis indispensables sont proposés : recherche de logement avec le partenaire privilégié qu’est « Solidarité Nouvelle pour le Logement » pour les urgences, dossiers administratifs à suivre, écrivain public, etc.
Depuis 2009, avec l’appui de la CAF et d’ATD-Quart monde, le Carrefour des Solidarités a fait partir en vacances 169 personnes venues de communes où n’existe pas ce service. Un retour aux origines !
Pour accomplir tout cela, tant sur le plan économique (la collecte des denrées alimentaires auprès des supermarchés) que social, 72 bénévoles se sont engagés auprès du Carrefour des Solidarités à offrir de leur temps et de leurs compétences. Chaque semaine, ils sont au moins une quarantaine à donner une demi-journée pour accueillir et servir, et pour certains c’est même un mi-temps. Ils viennent épauler le travail remarquable que font les 4 salariés du Carrefour des solidarités, équipe sans laquelle le service ne serait permanent.
Marie-Odile Hinard nous a quittés en mars 2014. Elle nous avait rendu visite quelques mois auparavant. Elle a eu plaisir à voir le développement de ce qu’elle a toujours considéré comme son œuvre ; et nous avons eu plaisir à la recevoir, avec gratitude.
Longue vie à Marie Yvonne pour qu’elle continue de nous accompagner.
Le Président
Jacques Ryckelynck